l'éléphant ou la souris ?

Tu as ta conscience pour toi. Tu la portes comme un étendard, une justification de ta présence. L'histoire du chef d'entreprise véreux qui sacrifie son intégrité au profit d'un marché juteux te fait vomir. Tu grandis en pensant ne jamais devenir comme eux. Ta conscience, tu y tiens, c'est ton bien le plus précieux. Tu ne la sacrifieras jamais au nom d'un banal intérêt personnel.
Tu grandis. Une année, en cours, tu réalises que pour avoir une note passable dans une matière, il faut que tu triches. Alors tu y réfléchis. Tu fais état longuement de tes réticences à tout ceux qui veulent técouter. Tu vas jusqu'a dire que tu veux bien aider mais que tu ne peux pas participer à cet acte. Et puis, tu t'arranges, tu transiges avec ta conscience. Finalement, tu ne veux pas être la seule conne à avoir 0.12, et puis ce prof est une caricature de con, et puis il n'avait qu'à s'assurer que la triche ne serait pas possible, et puis...
Oh, bien sur, tu as mal au ventre mais ta conscience vaut moins cher qu'une bonne note. Et puis, est ce finalement une question de conscience?
On vous dénonce. Vous hurler à l'injustice, au viol de toutes les libertés individuelles. La conscience collective est unie. Drôle de conscience collective qui oublie que chaque conscience particulière s'est fait violence.

Et puis, tu vas même jusqu'a établir une hiérarchie de la conscience et de ses troubles. Coucher avec un mec marié ? Plus grave que la triche ou les mensonges mais moins grave que l'action menée par le pdg véreux.
Parce que, non seulement, tu t'arranges avec ta conscience, mais tu te permets de juger celle des autres. Et bien sur, ils sont toujours beaucoup plus à blâmer que toi.
Ca te pose un problème ? Arrange toi !