Se lever difficilement, affronter les jours les uns après les autres, avec méthode et ennui, trouver que le jeudi est toujours aussi moche, tout savoir à l'avance, prédire mes jours avec rigueur, tenir jusqu'au vendredi soir. Il y aura le coup de fil de ma mère, celui de X, les rêves, l'achat du programme télé, les douches brûlantes, les mêmes émissions, les mêmes personnes, les mêmes bus, le buraliste me connaît par coeur, la pizza pour se remonter le moral, la descente à bp pour la plaque de chocolat, allez mettez m'en trois, les blagues du vendeur, sa jovialité forcée, regardez comme je m'en sors, me crie t elle. Mais, je n'entends pas vraiment.
Dormir jusqu'à point d'heure, téléphoner, fumer, boire des litres de café dans le bain, celui du soir se fait au vin blanc, entamer la première bière très tôt dans la journée, manger des bonbons, séries télés, rires, vieux pantalon et chaussettes dépareillées, les rituelles des filles, les habits de garçon, masquer, masquer. Les bars, on se cache comme on peut, le noir, le froid, les sourires, les débuts de drague, les moments de doutes, les bouteilles, les verres, le charme au serveur, je vole les cigarettes directement dans la bouche des autres, c'est plus simple, je ne me cache plus, je bois à la bouteille, je rentre tard, très tard. Je cède.