Dans ces moments là, j'en arrive à considérer mon corps comme ne m'appartenant plus. Un effet de ce type de migraine paraît il. Phénomène de dépersonnalisation.
Oui pouvoir regarder ses mains et les considérer comme ce qu'elles sont vraiment, des appendices utiles mais inesthétiques, et puis sentir le phénomène gagner les bras, la langue, le visage. Sentir le tout s'engourdir, s'insensibiliser. Mon moi est là mais pas vraiment. Disons qu'il se réduit peu à peu. Il regagne son siège principal et s'allège des contraintes. Je peux alors considérer le tout comme une mécanique bien ajustée, mais sans plus. Se regarder dans une glace et ne pas se reconnaître, de moins en moins. Étrangère et connue en même temps. Je ne suis plus mon corps, je suis juste une entité coincée dans un corps. Étrange ce sentiment de dislocation, de césure, de séparation.
C'est dans ces moments là que je réalise que tout n'est que vanité.
C'est aussi dans ces moments là que je réalise qu'il ne faut plus que je tire sur la corde au risque de voir mon corps me rappeler sérieusement à l'ordre. Donc arrêt brutal des activités, repos forcé et cure de sommeil.